Une étude du passage, de la transformation : voilà ce qu'est la production franco-belge « Grave ». La transformation des corps évidemment, le passage de l'absence à la présence de la sexualité, du milieu familial au milieu social, Justine va en faire l’expérience. « Grave » est bien un film expérimental dans son sens scientifique. Julia Ducournau veut observer ces changements d'état et elle doit, pour cela, suivre une procédure, celle du bon laborantin. Il lui faut un milieu clos, sans échange possible avec l'extérieur : une école vétérinaire (génial!). Ensuite elle y observe les transformations et les pulsions à l’œuvre chez ses sujets. Pour se prémunir de tout débordement, de tout excès de zèle cinématographique (sortir le petit manuel de scénario), elle enferme solidement le tout dans un genre : l'horreur, là où seule compte une vision corporelle du monde. À l'image de son homonyme sadienne, Justine passe d'un extrême à l'