Alors qu'il ne sortira vraisemblablement pas en Belgique, le Film Fest Gent programmait trois séances de " Adieu au Langage " , le dernier-né de Jean-Luc Godard, pour rappel Prix du Jury à Cannes ( ex-aequo avec " Mommy " de Xavier Dolan ) en vue satisfaire les cinéphiles endurcis ( et pérégrins ). Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le voyage en valait la peine. Dès les toutes premières secondes d' "Adieu au Langage" , on est saisi : l'immersion que procure la 3D bricolée par le vieux maître est totale, et foudroie. Cet adieu ( qui ne l'est pourtant pas ) nous arrive en pleine face, et l'on ne peut plus s'en extraire. Les yeux sont littéralement hypnotisés, une sorte de transe commence, car ce qui se produit à l'écran n'est tout simplement pas croyable. Une cérémonie initiée par un puissant chamane se déroule, on est transporté ; c'est tellement Godard, et ça ne l'est pas, ça