Cela fait maintenant dix ans que, chaque année, sans entrain, on va voir — cette expression n’a jamais été aussi vraie, tant on regarde peu ces films — le dernier Allen. Tous ont ceci de commun qu’ils se laissent aller à une facilité navrante de schématisation, suçant une idée jusqu’à la moelle et, s’il y en a un ou deux qui sortent du lot (citons Whatever Works pour son cynisme et Vicky Christina Barcelona pour sa sensualité), ils renvoient malgré tout à la caricature de lui-même qu’est devenu Woody Allen depuis Match Point : un névrosé amoureux surjouant son rôle. Or c’est exactement de cette façon grossière que débute Irrational Man : un professeur de philosophie dépressif, naturellement alcoolique, vaguement suicidaire et passablement — apparement — émoustillant pour la midinette d’amphithéâtre classique qui arrive sur le campus et va tout chambouler. Citations sur citations, devoir masturbatoire qui s’intitulent certainement « essai critique sur la Critique de la C