L'écran
n'affiche plus qu'un plan . Un plan terrible , Ô si vous saviez ..
'' The End ''.
Une
ballade que l'on se ressasse encore et encore, jusqu'à épuisement,.
Elle vous occupe l'esprit des heures durant par son harmonie, sa
justesse, son excellence. Somptueuse mélodie, délicate attention
offerte au spectateur, en souvenir, pour mémoire de ce nouveau
chef-d’œuvre de Hayao Miyazaki. Les mots, armes sanguinaires de la
critique, ne suffisent plus, il faut le vivre pour le croire.
Mais
aussi y croire pour le vivre.
Le
film s'ouvre sur l'une des quelques séquences oniriques que comporte
ce dernier , celles-ci , propres au réalisateur , sont les seules
traces inhérentes à l’œuvre globale du Maître – en omettant
évidemment les différents tableaux , grandiosement poétiques. Car
oui, nous avons affaire à un Miyazaki principalement réaliste
traitant avec sa sensibilité personnelle , la vie de Jirō Horikoshi
, ingénieur tristement célèbre pour avoir crée le fameux '' Zero
'' .
Le vent se lève, oui mais peu
importe pour Jiro, il doit vivre, il doit accomplir ses rêves.
Le vent est émotion.
Sentiments
bruts, sans artifices aucun qui touchent au plus profond. Simplicité qui aurait plu à Valéry.
Le
film est une réflexion sur le pouvoir de la créativité
, et les conséquences que celle-ci peut engendrer , et si l'on voit
plus loin , une méditation sur l'artiste , ni plus ni moins (
notamment l'ingénieur italien qui faisait le rapprochement , que le
pic de créativité durait 10 ans , même pour un artiste . Cette
idée est de Miyazaki ) et du pouvoir destructeur qu'il peut avoir .
Il faut clairement le dire , le personnage principal est un inconscient , aveuglé par son rêve de créer l'avion parfait . Il est complètement passif et plusieurs fois dans le film on entend des '' Le Japon va éclater '' ou encore '' Nous ne sommes pas des marchands d'armes , juste des ingénieurs '' , et c'est aberrant de voir ce personnage éviter toute responsabilité et d'être si peu intéressé au sort de son pays , non , tout ce qu'il veut , c'est créer ses avions et ça s'arrête là . Il est tellement obnubilé par son travail qu'il en délaisse sa femme , touchée par la tuberculose , en continuant à travailler , travailler , poursuivre son rêve . D'un côté , oui c'est beau , c'est sûr et certain , mais il n'en reste que c'est totalement égoïste et enfantin . On comprend cependant pourquoi Miyazaki a voulu mettre en scène cette histoire . Jiro , c'est lui , ça saute aux yeux .
Il faut clairement le dire , le personnage principal est un inconscient , aveuglé par son rêve de créer l'avion parfait . Il est complètement passif et plusieurs fois dans le film on entend des '' Le Japon va éclater '' ou encore '' Nous ne sommes pas des marchands d'armes , juste des ingénieurs '' , et c'est aberrant de voir ce personnage éviter toute responsabilité et d'être si peu intéressé au sort de son pays , non , tout ce qu'il veut , c'est créer ses avions et ça s'arrête là . Il est tellement obnubilé par son travail qu'il en délaisse sa femme , touchée par la tuberculose , en continuant à travailler , travailler , poursuivre son rêve . D'un côté , oui c'est beau , c'est sûr et certain , mais il n'en reste que c'est totalement égoïste et enfantin . On comprend cependant pourquoi Miyazaki a voulu mettre en scène cette histoire . Jiro , c'est lui , ça saute aux yeux .
Ce
qui pourrait être une déception vis-à-vis de ce personnage
finalement aux antipodes du héros n'en est finalement pas une quand
on lui offre cette interprétation certes très recherchée, mais
tellement révélatrice.
En
effet quelle humilité de la part d'un artiste tant adulé, tant
aimé, qui est probablement un exemple pour beaucoup de jeunes
japonais, d'admettre que sa vie est un échec. Qui plus est en
apothéose d'une œuvre absolument magistrale. C'est un constat
terrible. Il nous dit : au fond j'ai tout manqué. Pour
moi c'est trop tard, mon livre est écrit. Mais le vent se lève
alors il faut tenter de vivre .
Miyazaki
n'est pas n'importe qui , et c'est lors de la scène de l'essai de
Zero qu'il nuance un peu son approche du personnage . Scène
bouleversante et révélatrice dans la mesure où Jiro détourne le
regard de son avion , de son œuvre , de son rêve pour regarder
l'horizon et le vent – qui se lève – faisant danser les arbres .
Et là , il comprend , il le sait . Sa bien-aimée s'en est allée de
l'autre côté . Mais lors de la dernière scène de dialogue , dans
un rêve de Jiro , entre son idole et lui-même , ce dernier a beau
déplorer les morts , il n'en est pas moins heureux d'avoir pu
réaliser son rêve et d'avoir profité de ses '' 10 années folles
de créativité '' .. Le film se termine sur des remerciements à
l'attention avant tout de Nahoko , mais je préférerais dire à
l'attention de toutes les personnes lui ayant permis d'accomplir son
rêve . '' Merci , merci '' .
L'air immense ouvre et
referme mon livr
Le Vent se Lève
Japon, 2013
Hayao Miyazaki
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