On peut dire que cette année fut riche
– qualitativement , s'entend – en films d'animation japonaise. Ne
serait-ce de par la sortie du '' Vent se Lève '' de Miyazaki
suivi donc de '' Kaguya Hime '' de son confrère , peut-être
moins connu – à mon grand dam - dans nos contrées.
Avant toute chose , il faut savoir que
ce sont bien ces deux hommes qui sont à l'origine du Studio
Ghibli , fondé en 85 et qui est parvenu à atteindre, en
l'espace de quelques films, le statut de studio incontournable dans
le monde de l'animation. Au vue des premières bande-annonces, l'on
remarqua immédiatement le style graphique particulier de l’œuvre
et l’apparente poésie pure qui s'en dégageait, nous annonçant
que le dernier film de Takahata serait résolument en marge de la
filmographie du studio. Le Vent Se lève tranchait d'ailleurs
déjà, par son côté '' film de vieux '' dans la mesure où
Miyazaki y dictait peut-être une morale, une leçon de vie, d'un
homme qui, bien qu'il soit parvenu à réaliser ses rêves,
reconnaissait être passé à côté de l'essentiel (cfr. critique
de septembre 2014) . C'est donc la tête pleine de questions que
je me rendis à la projection du film, décidé à me laisser
émerveiller, une dernière fois, par le maître.
Le film, tiré du conte homonyme, s'ouvre sur un vieil homme, qui après s'être attelé à sa coupe de bambous, sur un mont isolé, découvre une petite princesse dont il se verra confié la charge, une fois celle-ci revenue au stade de nourrisson. L'homme est bien conscient que la princesse est vouée à un avenir radieux, ainsi, la petite famille vivra dans un petit coin paisible situé au pied d'une montagne, encerclée par la flore si caractéristique qu'est celle du japon, jusqu'à ce que Kaguya ait atteint un âge suffisant que pour continuer sa vie, dans la ville, au sein même de la haute société japonaise, où elle perdra au fur et à mesure toutes ses illusions pour se rendre compte de la nature profonde qu'est celle de l'homme, sa perversité, son hypocrisie .
Le film est d'une beauté visuelle folle, à tel que point que l'on croirait que chaque plan nous est sorti d'une exposition d'estampes japonaises ; mais une beauté épurée, tout comme le propos du récit, la morale véhiculée par le conte. Ce n'est pas l'affranchissement de la princesse qui est mis en scène – ce qui aurait été le cas dans tout film d'animation occidentale – mais plutôt sa résignation face à sa destinée, son impuissance à pouvoir lutter contre. Tout l'enjeu émotionnel est basé sur la vanité de ses actes, notamment dans une séance d'évasion à couper le souffle, usant avec brio le contraste entre la dureté de la chose et la poésie en découlant, le tout subjugué par la composition magique de Joe Hisaichi.
Les séquences d'anthologie se suivent jusqu'à la scène de fin, où finalement, Kaguya atteint la sagesse d'une grande princesse et accepte enfin son destin, laissant derrière elle les caprices de l'enfance ; et s'en va donc retrouver les siens, traçant un chemin de lumière dans l'immensité opaque, quelque part là-bas, près de l'astre protecteur, avoisinant des étoiles.
Ainsi donc, l'on ne peut qu'être profondément touché devant un film d'une telle pureté, surtout lorsque le thème musical du film repasse une dernière fois, chanté qui plus est, l'émotion du moment permettant au film d'accéder, que ce soit pour le film d'animation en général ou pour le public cinéphile de base, à un soupçon d'éternité.
Le film, tiré du conte homonyme, s'ouvre sur un vieil homme, qui après s'être attelé à sa coupe de bambous, sur un mont isolé, découvre une petite princesse dont il se verra confié la charge, une fois celle-ci revenue au stade de nourrisson. L'homme est bien conscient que la princesse est vouée à un avenir radieux, ainsi, la petite famille vivra dans un petit coin paisible situé au pied d'une montagne, encerclée par la flore si caractéristique qu'est celle du japon, jusqu'à ce que Kaguya ait atteint un âge suffisant que pour continuer sa vie, dans la ville, au sein même de la haute société japonaise, où elle perdra au fur et à mesure toutes ses illusions pour se rendre compte de la nature profonde qu'est celle de l'homme, sa perversité, son hypocrisie .
Le film est d'une beauté visuelle folle, à tel que point que l'on croirait que chaque plan nous est sorti d'une exposition d'estampes japonaises ; mais une beauté épurée, tout comme le propos du récit, la morale véhiculée par le conte. Ce n'est pas l'affranchissement de la princesse qui est mis en scène – ce qui aurait été le cas dans tout film d'animation occidentale – mais plutôt sa résignation face à sa destinée, son impuissance à pouvoir lutter contre. Tout l'enjeu émotionnel est basé sur la vanité de ses actes, notamment dans une séance d'évasion à couper le souffle, usant avec brio le contraste entre la dureté de la chose et la poésie en découlant, le tout subjugué par la composition magique de Joe Hisaichi.
Les séquences d'anthologie se suivent jusqu'à la scène de fin, où finalement, Kaguya atteint la sagesse d'une grande princesse et accepte enfin son destin, laissant derrière elle les caprices de l'enfance ; et s'en va donc retrouver les siens, traçant un chemin de lumière dans l'immensité opaque, quelque part là-bas, près de l'astre protecteur, avoisinant des étoiles.
Ainsi donc, l'on ne peut qu'être profondément touché devant un film d'une telle pureté, surtout lorsque le thème musical du film repasse une dernière fois, chanté qui plus est, l'émotion du moment permettant au film d'accéder, que ce soit pour le film d'animation en général ou pour le public cinéphile de base, à un soupçon d'éternité.
Manu Libert
Le Conte de la Princesse Kaguya
Japon, 2014
Takahata Isao.
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