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Articles

Affichage des articles du juin, 2015

Éditorial

Cemetery of Splendour d'Apichatpong Weerasetakhul. Il y avait moult étoiles sur la Croisette en cette quinzaine de mai. Le cinéma en a-t-il pâtit, souffert ? Peut-être. Aujourd'hui c'est une évidence, les palmarès, les années, se suivent et se ressemblent. Jacques Audiard, lauréat cette fois n'a pas omis de bien nous le signifier en évoquant son maître : Michael Haneke. Cannes a pris un tournant depuis quelques éditions. Si il ne récompense que rarement des films poétiques, beaux et jouissifs pour les spectateurs, il est à noter que cette année, ceux-là n'ont même plus leur place en compétition. Tournant donc « officiellement » radical. Tant qu'il est difficile de le comprendre. Apitchatpong, Garrel, Gomès relégués aux sélections mineures ; inutile d'être critique spécialisé ou grand spécialiste pour être étonné des choix de ce cher directeur. Espérons alors que ces grands noms soient mis au placard de l'exposition (la sélection officielle as

Tous les chats sont gris

   Louangé de toutes parts, "Tous les chats sont gris" offrait sur papier une alléchante proposition de cinéma wallon. L'histoire de Dorothy (Manon Capelle), bientôt 16 ans, ado  mal dans sa peau issue de la bourgeoisie bruxelloise, à la recherche de son père biologique, un détective privé (Bouli Lanners) curieusement de retour au pays, qui va finir par rencontrer ce paternel, bien évidemment sans le savoir. On déchante hélas rapidement. Le film glisse sur des rails, sans accroc, avec des dialogues désespérément réduits à une  pure dimension fonctionnelle, une écriture qui se fait lourdement sentir, tuant dans l’œuf la moindre esquisse d'affect : on n'y croit jamais. L'idée initiale - comment ce père parviendra-t-il à révéler à sa fille la nature profonde des liens qui les unissent ? - est expédiée au profit des interrogations de Dorothy, sauf que celles-ci n'étant jamais creusées, on a la désagréable sensation que cette quête du père se révèle n'êtr