Que pouvait bien donner la rencontre entre une cinéaste déclinant de film en film et la plus géniale des actrices françaises ? Réponse : un Huppert Movie. C'est que, depuis le très beau Tout est pardonné (2007), la mise en scène précise et délicate de Mia Hansen-Love, touchant au plus profond des êtres après l'épreuve de la séparation (tantôt la rupture amoureuse dans Un amour de jeunesse , tantôt la mort - Tout est pardonné et Le Père de mes enfants ) s'étiolait à chaque nouveau film. En 2009, Le Père de mes enfants menaçait constamment de sombrer dans l'entre-soi, malgré un didactisme plaisant quant à sa description du fonctionnement au quotidien d'une boîte de production. Hommage de la cinéaste à son producteur suicidé, Humbert Balsan, le film se sauvait de justesse de l'ornière d'un certain parisianisme, avant qu'une figure virginale (Alice de Lencquesaing, comme avant elle Constance Rousseau, et par la suite Lola Créton)