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Affichage des articles du avril, 2016

Accanto

   Que pouvait bien donner la rencontre entre une cinéaste déclinant de film en film et la plus géniale des actrices françaises ? Réponse : un Huppert Movie. C'est que, depuis le très beau Tout est pardonné (2007), la mise en scène précise et délicate de Mia Hansen-Love, touchant au plus profond des êtres après l'épreuve de la séparation (tantôt la rupture amoureuse dans Un amour de jeunesse , tantôt la mort - Tout est pardonné et Le Père de mes enfants ) s'étiolait à chaque nouveau film. En 2009, Le Père de mes enfants menaçait constamment de sombrer dans l'entre-soi, malgré un didactisme plaisant quant à sa description du fonctionnement au quotidien d'une boîte de production. Hommage de la cinéaste à son producteur suicidé, Humbert Balsan, le film se sauvait de justesse de l'ornière d'un certain parisianisme, avant qu'une figure virginale (Alice de Lencquesaing, comme avant elle Constance Rousseau, et par la suite Lola Créton)

Quand on a 17 ans

On ne peut pas lui en vouloir, c’est ce qu’il fait. En bon artisan, Téchiné nous revient avec un film classique, psychologue et qui remet sur pied un schème bien connu de l’œuvre du réalisateur mêlant antagonisme, découverte de l’amour sexué et adolescence. Le mouvement a d’ailleurs le mérite de tendre vers une épuration du schéma dialectique : étalé sur les trois trimestres d’une année scolaire — celle des 17 ans —, le film nous présente la confrontation de Damien et Tom.  Ainsi, la séquence d’ouverture nous fait filer le long des routes ensoleillées de la plaine — « domaine » de Damien et sa famille bourgeoise —, et la seconde d’après nous emmène, sinueuse, à flanc de montagne enneigée, celle-là même où Tom tous les matins marche et prend le bus. L’antagonisme est donc posé d’emblée. De manière trop insistante, penseront sans doute certains. Mais au regard de la thématique, sans cesse récurrente chez Téchiné, de la confrontation des opposés, on ne peut que s’int