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Articles

Affichage des articles du février, 2016

Les Histoires d'Amour.

«Tout galérien qu'on était on s'est mis à bien rigoler, en voyant ça, droit devant nous... Figurez-vous qu’elle était debout leur ville, absolument droite. New York c'est une ville debout. » Tout commence par un élégant mouvement ascensionnel de la brume du fleuve au nuage des gaz d'échappement. This is NYC. Todd Haynes semble avoir retrouvé, dans sa vidéothèque sirko-wellesienne, la recette perdue. Du brouillard qui enveloppe la ville debout , s'échappent parfois le sommet d'un gratte-ciel ou bien une série d'automobiles parfaitement cirées. Le fantasme de la ville s’apprête à être malmené. Car la ville abstrait. Mais le film de Haynes s'engage, lui, à retrouver les individus dans un quotidien dans tout ce qu'il a d'exceptionnel.  Il va accompagner deux personnes, deux femmes, vouées d'ordinaire seulement à des regards polis, des mots vides, puis à l'oubli. Elles vont, au hasard du rayon jouets d'un grand mag

Bear Grylls

   Il n'aura donc fallu que deux films américains à la nouvelle coqueluche du tout-Hollywood pour démontrer toutes les limites de son cinéma grandiloquent.  The Revenant  retrace l'exploit véridique du trappeur Hugh Glass qui en 1823  fut abandonné à l'article de la mort par des membres de son équipe dans l'hostile Dakota du sud actuel, avant de pourchasser sans relâche les traîtres malgré son agonie. Inarritu y fait heureusement moins pire qu'avec l'hystérique et creux  Birdman,  sorti l'année dernière pile au même moment, mais les grosses ficelles dont use et abuse le Mexicain commencent cruellement se faire jour. Au commencement, il y a d'abord une tête d'affiche ayant quelque chose à prouver : un Michael Keaton sur le retour pour  Birdman , ici un DiCaprio visiblement prêt à tous les sacrifices en vue de décrocher la fameuse statuette dorée le 28 février prochain (maudit running gag !). Vient après l'inénarrable performance technique :

Donnez-nous des histoires d’amours folles.

Il s’agissait de rétrospective. Il en était ainsi du cycle ; l’année, finie, devait être comme approuvée, recevoir son sceau d’année finie, elle devait officialiser son passé. Nous préférons commencer, ici. Un éditorial, donc, pour commencer une année mais il serait malhonnête de commencer sans avant, de demander sans avoir reçu : il n’y a pas de début, juste des commencements. Ainsi du cinéma : toujours nous partons de quelque part, mais c’est vers où on regarde qui compte : comme Godard, nous levons les yeux, comme lui — parfois —, nous les baissons pour regarder ailleurs. Mais toujours nous regardons. De plus en plus juste pour l’image et donc, de plus en plus juste pour le son. Et les sentiments viennent, s’ils s’en sentent. Il n’y a pas d’ordre, en fait, à cette venue. Il est un malheur dans la « jeune critique » qui s’apparente à un certain formalisme, une perte de vue de ce qu’est le cinéma. Ou plutôt une autre vue du cinéma, bien triste. Ici, tout se va