«Tout galérien qu'on était on s'est mis à bien rigoler, en voyant ça, droit devant nous... Figurez-vous qu’elle était debout leur ville, absolument droite. New York c'est une ville debout. » Tout commence par un élégant mouvement ascensionnel de la brume du fleuve au nuage des gaz d'échappement. This is NYC. Todd Haynes semble avoir retrouvé, dans sa vidéothèque sirko-wellesienne, la recette perdue. Du brouillard qui enveloppe la ville debout , s'échappent parfois le sommet d'un gratte-ciel ou bien une série d'automobiles parfaitement cirées. Le fantasme de la ville s’apprête à être malmené. Car la ville abstrait. Mais le film de Haynes s'engage, lui, à retrouver les individus dans un quotidien dans tout ce qu'il a d'exceptionnel. Il va accompagner deux personnes, deux femmes, vouées d'ordinaire seulement à des regards polis, des mots vides, puis à l'oubli. Elles vont, au hasard du rayon jouets d'un grand mag