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Articles

Affichage des articles du octobre, 2016

S'raing, pas Seraing

FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM FRANCOPHONE DE NAMUR Jean-Pierre & Luc Zavatta "Et une comédie, les Dardenne, vous n'y avez jamais pensé ?" Cette phrase, prononcée par Jean-Pierre à l'occasion de la soirée d'anniversaire de Wallimage, est éloquente par son ton : celui de la rigolade. Mais il y a plus éloquent encore : juste derrière, la réaction de Luc, qui lui rigole vraiment. Le moment est assez gênant, et tout y est résumé : d'abord l'incapacité délirante de deux cinéastes à remettre leur système étriqué en question (les frères en sont réellement incapables, le rire en atteste, il sert de bouclier), ensuite un manque criant de lucidité (leur première comédie, c'est La Fille inconnue , ce que pas grand monde a compris). C'est que les Dardenne nous resservent leur petite mécanique pépère, tranquillement désincarnée. Pour des cinéastes réputés humanistes, à l'écoute de leurs personnages et de leurs tracas qu

Femme\femmes

Si l’été, plus que d’habitude, a été marqué par de nombreuse héroïnes, une tendance plus profonde s’est montrée à travers les grands films de cette saison. Nous revenons sur ceux-ci pour montrer comment les personnages féminins s’attachent à déconstruire une certaine idée de la femme, tandis que les métiers du cinéma restent très liés au genre — peu de réalisatrices, les femmes continuant souvent à être reléguées au statut d’acteur, et donc de l’image en tant qu’expression du paraître — quand ce n’est pas une femme elle-même qui revendique l’attribut phallique (il parait qu’être féministe, c’est « avoir du clito »). Car là où, habituellement, la femme, vue par des hommes, se contente d’être une image, un concept privé de toute réalité, en un mot un pur fantasme, les productions (notamment cannoises) de cette année nous donnent à voir des femmes et non plus la Femme. Si la démarche n’est pas neuve et l’énoncé sembler éculé, c’est la profusion de film

La Réalité des Choses

FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM FRANCOPHONE DE NAMUR Stephan Streker n'est pas le premier et ne sera pas plus le dernier à céder à cette tendance dans le cinéma du « ventre-mou » (films qui ne sont ni des navets, ni franchement bons) : l'autodestruction. Tout comme Yan England, également au FIFF avec 1:54 , qui clôturait son film sur le harcèlement par un suicide habilement habillé d'héroïsme mais pas moins la manifestation du pessimisme ambiant, Streker, lui, gâche tout son travail de compréhension, de finesse et de nuance par un fratricide crapuleux. Sous le prétexte plutôt bancal de vouloir montrer « la réalité » des choses, ces deux réalisateurs en oublient qu'ils font des films et non des recueils de faits divers. Le monde nous immerge et nous coule déjà bien assez. Cette remarque d'un spectateur après la projection de 1:54 : « ce n'est pas une fiction, c'est la réalité, c'est ce qui se passe tous les jours ». Ce dernier s'

Calculs rénaux

FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM FRANCOPHONE DE NAMUR "JPP" S’il n’était pas si étonnant de le voir ici, à Namur, le découvrir à Cannes a du être une toute autre affaire. Mais que le festivalier de mai compatisse avec celui d’octobre : la séance de Mal de pierres n’était ici pas suivie de Rester vertical , Elle ou Toni Erdmann pour « se pur ifier les yeux ». Enfin, restons sur le (télé-)film, si tant est que ce soit possible vu le vide abyssal dans lequel nous entraine Nicole Garcia (qui réussit apparemment mieux à duper les programmateurs qu’à faire des films). Bien sûr, il n’y a aucune mise en scène, mais il n’y pas non plus vraiment d’histoire : aucun évènement ne vient troubler cette Lithiase rénale qui, dirait-on n’a jamais démarré, le spectateur restant bloqué face à un écran  — et non face un film — où, maladroitement, on a lancé l’idée d’un film sans savoir comment la concrétiser. Mais il faut croire que le sanatorium est vende