C'est une
constante, il n'y a jamais de laissés-pour-compte. L'intimité
introspective de chacun des personnages, qu'il nous donne à découvrir
est plus que jamais vertigineuse. Ce discours de Louis, en exergue,
bien que délicieusement tragique, pouvait laisser pressentir une
narration à sens unique de ce lettré et son regard sur sa famille
qu'il ne peut comprendre. Or Louis n'est pas le conteur mais celui
qui donne la parole. Un à un, ses proches s'y confient et lui, ne
peut, ne veut plus rien leur dire, nous dire. Dolan nous fait à
nouveau entendre la voix de ceux dont on croit connaître le
discours, dont on se détourne par facilité. Ce détournement de
douze années, cet isolement peut-être égoïste, Louis ne peut plus
en combler les failles. Il préfère le renoncement, l'abandon au
combat vain. La jeune Suzanne ne peut s'y résoudre et lutte à corps
perdu mais Antoine et Catherine, eux, l'ont compris : c'est trop
tard. Il faut se faire violence. La fin du monde a déjà eu lieu.
Juste la fin du Monde
Canada, 2016
Xavier Dolan
Commentaires
Enregistrer un commentaire