On est très éloigné des grandes
heures de Woody Allen (Tout ce que vous avez toujours voulu savoir
..., Bananas, Annie Hall, ... à se demander rétrospectivement si ces heures étaient si grandes ...)
mais malheureusement aussi bien loin du surprenant Irrational
Man, dernier en date dans lequel
on retrouvait des bribes des premières années et à la vision
duquel, soyons honnêtes, nous nous en étions payé une bonne
tranche. Hélas, Café Society n'échappe
pas à la simplicité, voir à la banalité des scenarios signé WA
depuis 10 ans, mais derechef, c'est quand même fâcheux pour un
humoriste, de n'être pas, à un quelconque moment, drôle.
Évidemment
on ne s'ennuie pas. Allen, après plus de soixante films, commence à
connaître les ficelles du métier (n'est-ce pas là le plus grand des vices pour un cinéaste ?), mais ce qu'on retient à la
sortie de la salle est de l'ordre de l'infiniment petit : Kristen
Stewart est toujours plus forte, Jesse Eisenberg est le double rêvé du
réalisateur, et les techniciens maîtrisent bien la caméra
numérique. Visiblement quelque peu épuisé par le rythme qu'il
s'impose, Allen se repose maintenant quasi exclusivement sur le
talent (indiscutable) des comédiens qu'il emploie. C'est regrettable
mais pas dramatique puisque le suivant (une série, peut-être du
renouveau?) est déjà en route avec une liste pléthorique de stars
internationales et un budget toujours plus important. « Et
si tout n’était qu’illusion et que rien n’existait ? Dans ce
cas, j’aurais vraiment payé mon ticket
de cinéma beaucoup trop cher. »
Mathias De Smet
Café Society
États-Unis, 2016
Woody Allen
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